lundi 13 juin 2011

Partie 5

20 juin 2011


J’ai fait un truc complètement crétin cet après-midi, dans le genre tripe d’ado : je suis retournée regarder Fresnel. J’ai pris le bus, je suis descendue, et j’ai regardé les lycéens de l’autre côté de la rue. C’est vraiment idiot, je sais pas pourquoi je continue de répondre à l’appel du passé comme ça ; et en plus je ne lutte même pas.
J’essayais de me souvenir où est-ce qu’on se cachait aux récrés, et je me suis rappelé ces mots qu’on avait écrits derrière la gymnase… Mon dieu, quand je pense à tous les lycéens qui sont passés par là. Ils ont dû se dire « encore des pauvres idiots ».
Oui, deux pauvres idiots…
Peut-être qu’on était stupides, un peu naïfs, ou tout simplement immatures… N’empêche que c’était un amour pur, sincère, comme j’en ai pas connu depuis. On était convaincus que rien ne pourrait jamais nous séparer.
Et ben, un billet d’avion a suffi, mon pauvre amour.

Pfff.
J’ai commencé à faire ma valise, petit à petit. J’essaye de le faire sans y penser. Je le fais d’abord pour moi, parce que je rêve de ce voyage depuis des années, et le reste viendra comme il viendra.


         Fidèle canon : check.
         Tu vas griller ta memory card, mon chéri. 


Guide du routard « Québec » : check.
Y’a toute une rubrique Montréal.
Mais pourquoi je pense à Montréal d’ailleurs ? J’y vais pour visiter. Visiter tout le Québec, sans aucune forme de distinction.
D’ailleurs je ne sais même pas si tu habites toujours Montréal

Journal de bord d’une tarée inguérissable : check.

Dico improbale mais relativement indispensable : check.


Et…


Ceci :



Quand je pense que j’ai porté ça pendant plus de deux ans… Bon, et depuis, je l’ai laissé dans le tiroir de mes petites culottes. Dire que je ne l’ai jamais regardé, que je n’ai jamais réessayé de le poser sur mon poignet, juste pour voir ce que ça donnait… Purs mensonges, bien sûr. Je devrais sûrement le laisser dans le tiroir, bien au fond.
Mais je me demande s’il a gardé le sien (pas en argent ni aussi explicite, je ne l’ai pas émasculé, pauvre garçon) ; mais cette belle gourmette en bronze qu’il portait à son poignet, perdu dans le flot de tous ses bracelets en cuir (ah, sa période anti-mondialiste).

Bref, voilà tous ce que j’ai mis dans ma valise pour le moment. J’irai pas loin avec ça, sauf si je me nourris de papier québéco-français et de passion.
En attendant, je vais m’enfermer dans le déni. Point de discussion avec Fanny sur Vous Savez Qui (non, pas Voldemort) ; encore moins de virée nostalgique où que ce soit (quand je pense que je suis retournée à Fresnel ! Non, mais je me fais peur parfois).
Je garde la tête FROIDE. Je souris GENTIMENT à Guillaume. Je me mens avec CONVICTION.
Yes, I can.
Allez, à la prochaine cher Journal. Tu seras sûrement dans la soute d’un avion la prochaine fois….
Aaaaaargh.


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